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Crazy Bear : l'étonnante histoire vraie qui a inspiré le film le plus dingue du moment

La comédie horrifique "Crazy Bear", où un ours ingurgite de la cocaïne, est sortie cette semaine. A cette occasion, voici 5 choses à savoir sur ce film bien déjanté, réalisé par Elizabeth Banks.

De quoi ça parle ? Le film est basé sur un fait divers hallucinant : en 1985 une cargaison de cocaïne disparue après le crash de l'avion qui la transportait, avait été en fait ingérée par un ours brun. CRAZY BEAR est une comédie noire qui met en scène un groupe mal assorti de flics, de criminels, de touristes et d'adolescents qui convergent tous au cœur d'une forêt du fin fond de la Georgie vers l'endroit même où rôde, enragé et assoiffé de sang, un super prédateur de plus de 200 kilos, rendu complètement fou par l'ingestion d'une dose faramineuse de cocaïne.

Un fait divers dingue (et absurde !)

Andrew Carter Thornton II, un mercenaire à la tête d'un trafic de cocaïne surnommé "Le Cow-Boy Cocaïne", importe sa marchandise en avion au sud de la frontière américaine et la largue en pleine nature un peu plus à l'Est (pour mieux récupérer sa cargaison avec ses complices).

Mais, le 11 septembre 1985, les choses ne se passent pas comme prévu. Le trafiquant est persuadé que des fédéraux le repèrent lorsqu'il entre dans l'espace américain. Il décide donc de se débarrasser de 3 sacs à dos de 30 kilos de cocaïne chacun en les jetant de son avion.

Puis, il passe en pilote automatique avant de sauter en parachute. Mais Andrew commet l'erreur de se charger de divers sacs (contenant des armes, de la drogue, etc.), ce qui l'empêche d'ouvrir son parachute. Il s'écrase dans une banlieue de Knoxville, au Tennessee.

Andrew Carter Thornton II n'est pas la seule victime de ce vol catastrophique. Quatre mois plus tard, on trouve le cadavre d'un ours brun de 100 kilos... La pauvre bête avait ingurgité, dans sa quasi-totalité, le contenu d'un des sacs à dos que le trafiquant avait lancés.

L'autopsie de l'animal révèle qu'il succombe d'une hémorragie cérébrale, d'une hyperthermie, d'un arrêt respiratoire et d'une crise cardiaque, tandis que ses reins ont arrêté de fonctionner. Son estomac est par ailleurs entièrement rempli de cocaïne (soit 15 kilos)...

Naissance du scénario

Après avoir découvert cette histoire en surfant sur Internet, le scénariste Jimmy Warden s'est rendu compte qu'il était bien plus intrigué par ce qui avait pu arriver à cet ours shooté à la coke, qu'aux sordides activités du tristement célèbre Thornton. Il a trouvé un commentaire malheureusement laconique qui expliquait que l'animal avait dû mourir en moins de 5 minutes, mais que ces 5 minutes avaient fait de lui le prédateur le plus enragé que la planète ait jamais porté...

Crazy Bear reprend ces éléments de l'histoire de Thornton et se déroule après ces faits globalement méconnus en France. Jimmy Warden (accompagné d'Elizabeth Banks et des producteurs Phil Lord et Chris Miller) a transformé le tout en une comédie d'horreur complètement barrée dans laquelle l'animal tue les gens qu'il croise (policiers, criminels, etc.). Tous ont été inventés pour les besoins du film (sauf Andrew Thornton, joué par Matthew Rhys).

Ray Liotta gangster

Ray Liotta, décédé en mai 2022, interprète Syd, un petit caïd de la drogue basé à St. Louis qui organise ses rendez-vous au fast-food du coin. L'acteur est habitué à jouer divers types de gangsters comme ses prestations dans (entre autres) Les Affranchis, Revolver, Cogan ou encore Many Saints of Newark en témoignent. Crazy Bear est l'un de ses derniers films.

Elizabeth Banks conquise !

Ayant grandi avec les films de la fin des années 1970 et ceux des années 1980, Elizabeth Banks a tout de suite saisi le potentiel de Crazy Bear et l'hommage à cette époque que le film allait pouvoir retranscrire. Mais avant toute chose, elle se régalait à l'idée de faire un long métrage gore et divertissant. La réalisatrice explique : "En tant que spectatrice, aussi bien qu'en tant que quelqu'un qui a toujours rêvé de devenir réalisatrice, j'ai toujours adoré les films qui mélangeaient horreur et comédie. Selon moi ce sont les deux faces d'une même pièce."

"Embarquer les spectateurs pour mieux les secouer comme sur des montagnes russes, les faire sursauter, rire et hurler à la fois, c'est ce qu'il peut vous arriver de mieux en tant que réalisateur. J'y ai réellement vu l'opportunité de réaliser une bonne comédie, avec des moments de purs fous rires, le tout sous-tendu par un vrai suspense, et saupoudré d'une tonne de gore. L'occasion de passer un vrai bon moment en savourant cette histoire énormissime d'ours géant qui sous l'emprise de la drogue, est prêt à dévorer des gens."

Concevoir l'ours...

Le plus gros défi a été de concevoir le fameux ours. Il était hors de question d'employer un animal sur le tournage, il allait donc falloir le fabriquer. Elizabeth Banks a décidé de confier cette mission à WETA, la célèbre compagnie d'effets spéciaux créée par Peter Jackson. La réalisatrice a par ailleurs opté pour un ours réaliste. Après avoir passé en revue des dizaines d'espèces différentes de la famille des ursidés, elle a arrêté son choix sur une femelle de la famille des ours Malais.

L'ours Malais est par nature omnivore, adore les arbres, est un excellent grimpeur, possède une stature massive et un pelage auburn éclairci par le soleil, tout en muscles, avec des pattes incurvées, de larges griffes aiguisées et un museau court. Ce museau est un atout de taille pour chasser, mais limite l'odorat de la bête, ce qui peut par conséquent gêner son aptitude à discerner ce qui est naturel ou pas, comestible ou non, comme... Un sachet de cocaïne, par exemple.

Pendant la dernière cérémonie des Oscars, Elizabeth Banks et un ours (ou plutôt un acteur portant un costume d'ours peu réaliste...) sont venus remettre le prix des effets visuels. La réalisatrice avait expliqué avec humour : "Sans les effets spéciaux, voici à quoi l'ours ressemblerait !".

publié le 18 mars, Laurent Schenck, Allociné

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