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Comment Sean Connery a bien failli être victime de la Mafia, 4 ans avant de devenir James Bond

© WALTER / BESTIMAGE

En 1958, Sean Connery, star encore en devenir, rencontra le mafieux Johnny Stompanato, compagnon de l'actrice Lana Turner. Violent et maladivement jaloux, il tenta d'intimider l'acteur sur le tournage d'un film...

En 1961, Sean Connery remportait un concours organisé par le London Express et destiné à découvrir le comédien susceptible d'incarner à l'écran James Bond, le héros imaginé par Ian Fleming. Le début d'une sacrée mise sur orbite pour l'acteur, qui incarnera à six reprises l'agent 007.

Débutant sur les planches en 1951, il avait ses premiers pas au cinéma en 1955 dans Geordie de Frank Launder et Au bord du volcan de Terence Young. Trois ans plus tard, il est la vedette d'un drame signé par Lewis Allen, Je pleure mon amour, dans lequel il donne la réplique à une légende de l'âge d'or d'Hollywood : la sulfureuse Lana Turner.

En voici la bande-annonce...

Une reine des tabloïds

Reine des tabloïds hollywoodiens, elle défrayait régulièrement le chronique. Surtout depuis sa dernière conquête masculine d'alors, un ancien marin devenu un gangster notoire, Johnny Stompanato, qu'elle avait rencontré en 1957.

Cet ancien garde du corps du mafieux Mickey Cohen, était connu pour son tempérament violent et cruel. Jaloux et suspicieux des relations que Lana Turner pouvait avoir, il se déchira régulièrement avec elle, et pas seulement verbalement. Stompanato ayant aussi une triste réputation d'être violent physiquement, s'en prenant régulièrement et physiquement à son entourage...

La jalousie maladive de Stompanato

C'est dans ce cadre particulièrement toxique et sous très haute tension que, durant le tournage de Je pleure mon amour, Stompanato fut pris de jalousie maladive envers Sean Connery, qui formait donc un couple de cinéma avec sa compagne. Au point qu'un jour, Stompanato fit carrément le voyage jusqu'en Angleterre, pour rejoindre le tournage du film, et provoquer Sean Connery.

Le jour où Stompanato déboula sur le plateau, Connery, dans son malheur si l'on ose dire, tournait une scène intime avec Lana Turner. Le gangster sorti alors un revolver. Mais fut rapidement désarmé par l'acteur, dans un geste de réflexe, en tordant le poignet du mafieux. Maîtrisé mais surtout humilié, Stompanato rentra aux Etats-Unis. Et n'oublia pas cet affront fait par Connery.

Le meurtre et la menace contre Sean Connery

Le 4 avril 1958, Lana Turner se disputa violemment avec Johnny Stompanato à son domicile. Présente au moment des faits, Cheryl Crane, 14 ans, fille de l'actrice, aurait voulu défendre sa mère et poignarda à mort Stompanato.

En fait ce serait Lana Turner qui aurait poignardé son amant en le trouvant endormi au lit avec sa fille après un rapport sexuel. La mise en scène aurait alors été arrangée par l'officier de police Fred Otash et le célèbre avocat des stars, Jerry Giesler, pour protéger Lana Turner. Le procès qui s'ensuivit fut retentissant, couvert par toute la presse du pays.

Dans les semaines qui ont suivi le décès de Stompanato, des lettres privées entre Lana Turner et son ancien petit ami ont été divulguées dans la Presse, dont certaines contenaient des passages mentionnant que Connery passait du temps personnel avec Turner et Cheryl Crane.

Un "détail" qui ne fut pas du goût des amis mafieux de l'homme décédé... Dans un passionnant entretien fleuve publié en 1983 par Rolling Stones, Sean Connery raconta avoir reçu des menaces de mort à cette époque.

Alors qu'il logeait au Roosevelt Hotel à Hollywood, il reçut un coup de fil de Mickey Cohen, qui lui demanda de dégager de la ville, et en vitesse... Prenant la menace très au sérieux, Connery déménagea secrètement au Bel Air Palms Motel, situé dans la vallée de San Fernando, et fit profil très bas en attendant que les choses se tassent.

"Je ne savais pas à quoi j'avais affaire, et je ne voyais pas l'intérêt d'en discuter" commentait l'acteur dans l'entretien. Bien vu. Il ne faisait pas bon de contrarier Mickey Cohen, qui tenait le crime organisé de Los Angeles dans sa main, et sera même envoyé, en 1961, au sein de la célèbre prison d'Alcatraz pour évasion fiscale. Le même motif qui avait envoyé en 1934 derrière les barreaux de ce pénitencier un certain Al Capone.

publié le 24 février, Olivier Pallaruelo, Allociné

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