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Clint Eastwood s'est juré de ne plus jamais revivre ça : il y a 55 ans, c'est ce film qui l'a décidé à devenir réalisateur

© Backgrid USA / Bestimage

Clint Eastwood a tourné plusieurs films qui l'ont convaincu de devenir son propre metteur en scène, mais "La Kermesse de l'Ouest" est sans aucun doute un cas d'école.

Il est des tournages de films qui vous vaccinent et vous donnent envie d'autre chose, et c'est arrivé à Clint Eastwood ! Durant les années 60, Hollywood est en pleine crise existentielle, préférant opter pour de grosses productions ambitieuses (et coûteuses) aux castings impressionnants pour espérer attirer le public dans les salles.

Eastwood se retrouve dans trois d'entre elles quasi à la suite : Quand les aigles attaquent (1969), La Kermesse de l'Ouest et De l'or pour les braves (1970) et il se jure alors de ne plus jamais revivre ça. Mais comment ? Et pourquoi ?

Un budget délirant

Le film qui marque le plus radicalement Eastwood à cette époque est La Kermesse de l'Ouest, qui a coûté plus de 20 millions de dollars de l'époque (plus de 170 millions d'aujourd'hui) et qui s'est tourné sur plus de six mois ! Western-comédie musicale de Broadway adapté sur le grand écran, le projet n'a rien pour lui.

Le tournage est divisé entre des scènes filmées en Oregon (ayant nécessité la construction d'une ville entière, ce qui a pris 7 mois et coûté une fortune) et d'autres en studios à Los Angeles. Le casting, composé de Lee Marvin, Jean Seberg et Eastwood ne sait pas vraiment chanter, le réalisateur Joshua Logan est en passe d'être viré chaque semaine par la production, on importe des pins depuis Hollywood pour l'Oregon à un prix délirant, 700 employés doivent faire 1h30 de voiture chaque jour jusqu'au lieu de tournage... rien ne va !

Un tournage interminable

Durant ce long tournage, Eastwood vit une relation avec Jean Seberg qui se terminera assez mal et apprend à piloter un hélicoptère. Les chansons de Seberg sont doublées en post-production (par Anita Gordon) et Marvin est saoul la majorité du temps, obligeant à des reshoots incessants.

Bref, le tournage est un calvaire pour tout le monde et le réalisateur Joshua Logan le boucle épuisé. Son montage sera ignoré par la production, qui fera le sien, avant que le studio Paramount ne fasse le sien également. Selon Eastwood, aucun n'était aussi bon que celui de Logan. Mais l'échec du film en salles et les récits autour des coulisses du film auront raison de sa carrière : La Kermesse de l'Ouest est resté son dernier long métrage.

Eastwood en tire une bonne leçon, et décide de devenir le réalisateur de ses films d'acteur, afin d'avoir le contrôle créatif, et d'avoir son mot à dire sur le plateau sur toutes les questions pouvant se poser lors d'un tournage. Il passe à la mise en scène dès l'automne 1970 avec le thriller Un frisson dans la nuit puis L'Homme des hautes plaines. Et la suite, vous la connaissez.

publié le 16 septembre, Corentin Palanchini, Allociné

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