"C'est pas rien..." : Justine Triet, deuxième réalisatrice récompensée aux César en 49 ans pour Anatomie d'une chute
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Les César célèbrent enfin une réalisatrice, après vingt-quatre ans d'attente. Justine Triet remporte la statuette pour "Anatomie d'une chute", devenant la deuxième réalisatrice à recevoir cet honneur.
Il y a vingt-quatre ans, en 2000, Tonie Marshall devenait la première cinéaste à remporter le César de la Meilleure réalisation pour Vénus Beauté (Institut). Et la seule et unique lauréate de ce prix. Jusqu'à ce 23 février 2024 et le triomphe tant attendu de Justine Triet pour Anatomie d'une chute. Déjà lauréate du César du meilleur scénario original quelques minutes plus tôt, elle ajoute cette récompense à la Palme d'or reçue en mai 2023 au Festival de Cannes.
C'est très émue que Justine Triet est montée sur la scène de L'Olympia, pour recevoir ce prix historique et surtout rendre notamment un long et bel hommage à son amie Sophie Fillières, emportée en juillet 2023 à l'âge de 58 ans.
"C'est un peu flippant et génial à la fois"
"Je voudrais d'abord remercier mes actrices adorées. Voilà, je pense à Laetitia Dosch avec laquelle j'ai commencé. Je pense à Virginie Efira. Je t'aime. Voilà. Je pense à Adèle Exarchopoulos aussi, que j'aime tellement. Et Sandra Huller. Merci de m'avoir donné un morceau de vos vies".
"Être la deuxième femme de l'histoire des César à obtenir ce prix en 49 ans, c'est pas rien. C'est un peu flippant et génial à la fois. Ça donne de l'espoir pour la suite. On l'espère très fort en tout cas".
"Je pense à Sophie Fillières"
"J'aimerais rajouter ce soir une femme qui aurait pu l'avoir. Une femme que j'aimais énormément et qui est morte l'été dernier. C'était quelqu'un de très important pour moi. Et je me sentais bien à côté d'elle. Et c'est quelqu'un qui n'était jamais dans la séduction. Et les gens qui ne cherchent pas à être dans la séduction ont un pouvoir fou car ils ont un accès direct à l'essentiel. A ce qu'il y a de plus important dans la vie. Donc je pense à Sophie Fillières".
"Ça faisait un peu peur des fois quand elle me regardait sans parler ni sourire pendant de longues minutes. J'ai un souvenir d'un voyage avec elle où je comblais ses silences constamment et en même temps, ça me rassurait qu'elle existe. J'aimais sa relation à la vie, son intelligence, sa crudité, sa lucidité. Je veux la remercier pour ce qu'elle nous laisse, ses films. Et Ma vie ma gueule, son prochain film, titre génial comme elle en avait le secret avec Agnès Jaoui, que je ne vois pas, qui doit être en train de boire des coups derrière. Voilà, j'espère que vous irez le voir". J'embrasse Agathe et Adam et je te salue Sophie. Et ce César, je le partage avec toi. Merci pour tout ce que tu m'as donné. Dans la vie et dans ce film. Merci".
A l'issue de la cérémonie, Justine Triet a partagé sa joie auprès des journalistes présents. Elle a également partagé son émotion après "la prise de parole des femmes" dont celle de Judith Godrèche (voir notre vidéo ci-dessus)
publié le 24 février, Yoann Sardet, Allociné
