Francis Ford Coppola fait son grand retour au Festival de Cannes avec son nouveau film "Megalopolis". A cette occasion, redécouvrez son oeuvre à travers 5 longs métrages incontournables.

C'est l'un des grands retours les plus attendus au Festival de Cannes : Francis Ford Coppola sera sur la Croisette pour la 77ème édition du festival avec un film en compétition officielle. Et le cinéaste revient avec un projet de longue date qu'il a lui-même financé.

Ce long-métrage qu'il essaie de mettre en œuvre depuis le début des années 2000 mais qu'il avait du mettre en stand-by depuis. Une vingtaine d'années après, Francis Ford Coppola a enfin pu réaliser Megalopolis, un film de science-fiction de grande envergure.

L'un des cinéastes les plus emblématiques du Nouvel Hollywood peut récolter une troisième Palme d'or, cinquante ans après celle de Conversation secrète et quarante-cinq ans après celle d'Apocalypse Now.

Même s'il ne la remporte pas, Francis Ford Coppola fera l'évènement avec Megalopolis et son incroyable casting - composé d'Adam Driver, Nathalie Emmanuel, Dustin Hoffman, Shia LaBeouf, Laurence Fishburne et Aubrey Plaza.

Avant de découvrir Megalopolis, qui raconte l'histoire d'un architecte qui tente de reconstruire New York après un cataclysme et de créer une utopie, retour sur 5 films qui ont marqué la carrière de Francis Ford Coppola et qui sont aussi les 5 longs-métrages les mieux notés par les spectateurs d'AlloCiné.

Le Parrain (4,5 sur 5)

C'est l'un des cinq meilleurs films de tous les temps selon le prestigieux American Film Institute. L'unité de mesure du degré de cinéphilie (ainsi qu'une source de crispations) sur les réseaux sociaux. Et tout simplement un monument de l'Histoire du Cinéma. Une fresque criminelle en forme de trilogie qui s'étend sur une bonne partie du XXè siècle et raconte les histoires de Vito et Michael Corleone, en même temps que celle de l'Amérique.

Le Parrain est un pavé qui peut faire peur et sur lequel presque tout a déjà été dit. Mais qui n'a rien perdu de sa force, pas plus qu'il n'a volé son statut, malgré un troisième volet moins aimé que les deux précédents (même si son récent remontage rectifie un peu le tir).

Une référence du film sur la Mafia (mais pas que), un exemple de suite meilleure que le premier épisode, une musique iconique... Pas mal pour une saga à laquelle Francis Ford Coppola ne voulait pas s'attaquer, refusant de travailler pour un gros studio.

Si la production n'a été pas de tout repos, il a bien fait de changer d'avis. Aidé par les prestations de Marlon Brando et Al Pacino, qu'il dirige de main de maître, il a inscrit son nom dans l'Histoire du Cinéma avec ce récit au long cours violent et passionnant. Et réussit l'exploit de remporter l'Oscar du Meilleur Film avec deux de ses opus.

Si vous ne l'avez pas encore vu, on vous envie ce moment où vous allez le découvrir.

Apocalypse Now (4,3 sur 5)

Seconde Palme d'or de Francis Ford Coppola, Apocalypse Now est un chef-d'œuvre incontournable du cinéaste. Et pourtant, ce film sur la guerre du Vietnam aurait pu ne jamais voir le jour. En effet, le réalisateur a dû investir sa fortune personnelle pour produire cette libre adaptation du roman court Au cœur des ténèbres de Joseph Conrad et il aurait pu s'engouffrer dans un désastre financier s'il n'avait pas rencontré le succès.

Comme les ennuis n'arrivent jamais seuls, le tournage d'Apocalypse Now a été chaotique, entre les problèmes de budget, les conditions météorologiques, mais aussi les soucis avec les acteurs, dont le surpoids de Marlon Brando et le remplacement d'Harvey Keitel par Martin Sheen, qui fera un infarctus.

Le film est à l'image de la production : une expérience éprouvante. On ne ressort pas indemne d'Apocalypse Now. Plus qu'un drame de guerre, cette œuvre est une plongée psychédélique et fascinante dans l'âme terrifiante de l'humain traumatisé, à travers le parcours d'un jeune capitaine chargé d'éliminer un colonel aux méthodes barbares qui sévit au-delà de la frontière cambodgienne.

Dracula (4,1 sur 5)

Le film de vampires par excellence ! Francis Ford Coppola a réussi son pari d'adapter la célèbre œuvre de Bram Stoker en restant fidèle au matériau d'origine tout en amenant une atmosphère baroque et romantique. Non sans oublier la part d'horreur d'un personnage aussi monstrueux que Dracula, le cinéaste appose une sensibilité de martyr et une force érotique à cette figure maudite.

Ce Dracula de Coppola, qui a remporté de nombreuses récompenses, dont 3 Oscars, se distingue pour sa part d'onirisme, son excentricité et son imagerie très travaillée. Mais ce conte magistral repose aussi sur les performances de son casting cinq étoiles comprenant Winona Ryder, Gary Oldman, Anthony Hopkins et Keanu Reeves.

Plus que la revisite d'un mythe et un grand et sombre spectacle en costumes, Dracula signé Coppola est l'une des plus belles histoires d'amour et l'une des plus grandes tragédies du cinéma. Une grande œuvre romantique et subversive qui touche l'âme et le cœur.

Les gens de la pluie (3,8 sur 5)

Dans la catégorie "cette œuvre qui gagne à être connue", Les Gens de la pluie se pose là. Malgré sa très bonne moyenne sur AlloCiné, qui pense à ce film sorti en 1969 lorsque l'on parle de Francis Ford Coppola ?

Il faut dire que Les Gens de la pluie ne possède pas l'ampleur du Parrain. Ni la démesure d'Apocalypse Now. Ou encore les prix prestigieux de Conversation secrète. Mais il brille justement par la simplicité dont fait preuve le cinéaste dans son étude des rapports humains, thème qui sert de fil rouge à sa filmographie.

Avant d'être le fils de Vito Corleone, James Caan incarne un joueur de football diminué mentalement, que rencontre une femme enceinte qui a fui son foyer (Shirley Knight). Un rôle difficile dont il se sort avec délicatesse, dans ce tendre road-movie à la chronologie morcelée, qui marque également la naissance d'American Zoetrope, la société de production du réalisateur. Et l'ancre un peu plus comme l'un des fers de lance du Nouvel Hollywood.

Conversation secrète (3,7 sur 5)

Entre deux volets du Parrain (et autant d'Oscars du Meilleur Film), Francis Ford Coppola est allé s'offrir une Palme d'Or. Normal. Grâce à un long métrage qui, s'il a été écrit bien avant, sort pendant le scandale du Watergate, auquel il est bien difficile de ne pas penser devant ce thriller paranoïaque sur fond d'espionnage, d'écoutes et de complot.

Et pas seulement parce que les appareils utilisés sont les mêmes que ceux de l'administration Nixon, détail qui n'a pas manqué de surprendre Francis Ford Coppola quand il l'a découvert. Même sorti de son contexte, Conversation secrète n'en reste pas moins un film fascinant. Doublé d'une étude sur le pouvoir des images et des sons, et de ce qu'on peut leur faire dire.

Un film sur le cinéma, d'une certaine manière. Et c'est peut-être pour cela que son auteur le décrit comme son préféré (en attendant Megalopolis ?) au sein de son impressionnante filmographie. Tout comme le meilleur dans lequel Gene Hackman a joué, selon lui-même. Quelque part, on les comprend.