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Au cinéma : L'Empire avec Camille Cottin... Pourquoi faut-il voir ce film, peut-être le plus clivant de 2024 ?

Un mix entre "Star Wars, "La Soupe au choux" et "P'tit Quinquin" ? Ça donne "L'Empire", un ovni cinématographique signé Bruno Dumont ! Ce film interprété par Fabrice Luchini, Anamaria Vartolomei et Camille Cottin débarque en salles cette semaine.

De quoi ça parle ?

Entre Ma Loute et La Vie de Jésus, entre le ciel et la terre, Bruno Dumont nous offre une vision caustique, cruelle et déjantée de La Guerre des étoiles.

Quel sera le film le plus barré de 2024 ? Sur le papier, les films Dans la peau de Blanche Houellebecq et L'Empire semblent les meilleurs candidats pour remporter cette distinction !

Ces deux films, parmi les comédies les plus attendues de l'année, ont en tout cas en commun d'avoir été imaginé par deux cinéastes ayant jusqu'ici une filmographie constituée de films d'auteur plutôt dramatiques, avec quelques incursions dans le burlesque (L'Enlèvement de Michel Houellebecq et Thalasso pour Guillaume Nicloux, et Ma Loute et P'tit Quinquin pour le second, Bruno Dumont, dont il va être largement question dans cet article, à la faveur de la sortie de L'Empire, ce mercredi). Avec cet Empire, Bruno Dumont livre sans doute le film le plus fou de sa carrière, mais qui, vous allez le voir ci-dessous, n'est pas sans lien avec ses précédents films !

Un film clivant ?

Un OFNI avec un OVNI... Pour cette histoire d'extraterrestres partant à la conquête des humains, le réalisateur Bruno Dumont a imaginé un Objet Filmique Non Identifié, à la croisée de Star Wars, de La Soupe aux choux et de La Vie de Jésus, son premier long métrage. En résulte un film barré, mais aussi assurément clivant. On adore ou on déteste. C'est l'assurance, en tout cas, d'être face à un film singulier.

Comme le résume la comédienne Anamaria Vartolomei, c'est comme être "face à une peinture de Francis Bacon pendant 1h50". "Ça m'a fait le même effet", explique-t-elle au micro de l'émission Beau Geste.

"[Bruno Dumont] renvoie à l'humain, à ses besoin primitifs de sexe, de violence. On peut être déstabilisé, voire dégoûté par ce qu'on voit, mais il y a en nous une curiosité presque qui nous échappe", poursuit-elle. Dans les colonnes de Marie-Claire, elle indique que le film est "une combinaison de paradoxes" pour tordre le cou aux accusations de sexisme à propos du film.

Pour se laisser aller dans l'histoire, il faut se détacher de tout jugement moral "Il me semble que tout passe par le regard de Johnny le héros, qui est une présence à la fois machiste et maléfique. Mon personnage est plutôt une femme d'action, donc l'anti-femme objet". Elle ajoute : "Pour se laisser aller dans l'histoire, il faut se détacher de tout jugement moral."

Un casting comme vous ne l'avez jamais vu!

Les comédiens professionnels au casting du film livrent ici des prestations insolites, parfois même à contre-emploi. Anamaria Vartolomei et Lyna Khoudri ont les deux rôles féminins principaux, et vont assurément surprendre. Fabrice Luchini campe un Belzébuth survolté. Camille Cottin apparait en Reine.

L'une des particularités du film est son mélange de d'acteurs pros et d'amateurs. Face à Anamaria Vartolomei, on découvre Brandon Vlieghe, mécanicien automobile, et dont c'est le premier rôle. "La plupart [des comédiens] sont du coin, du Boulonnais. Brandon Vlieghe est mécanicien automobile, il est passé dans un dernier casting organisé quelques semaines avant le début des prises de vues parce que j'ai perdu l'acteur principal et la plupart des acteurs engagés depuis des mois à cause du report du tournage qui a naturellement mis tout sens dessus dessous dans la distribution", explique Bruno Dumont dans le dossier de presse.

Autre particularité : les acteurs ont été dirigés à l'oreillette, comme l'a fait dernièrement Sophie Letourneur pour Voyages en Italie, ou encore Claire Simon dans Vous ne désirez que moi.

Un film très référencé !

La première référence qui saute aux yeux est évidemment Star Wars. Le pitch du film ne s'en cache d'ailleurs aucunement puisqu'il y est indiqué qu'il s'agit d'"une vision caustique, cruelle et déjantée de La Guerre des étoiles". Bruno Dumont n'a cependant pas cherché à faire un pastiche, mais plutôt voulu croiser son univers au monde de Star Wars pour y donner une ampleur.

"Au cinéma, les odyssées spatiales, avec plus ou moins de bonheur, sont un grand spectacle très cinématographique où se jouent métaphoriquement - pour ses accointances avec les lieux et les abîmes de notre vie intérieure - les grandes questions métaphysiques irrésolues de l'humanité : la quête de l'Absolu, l'origine et la fin du monde, la lutte du Bien et du Mal, l'Apocalypse, l'Exil, l'Invasion, les mystères de la Vie, de l'Amour... Le tout avec des héros mythologiques et légendaires sous les dehors et les ressorts inépuisables des lieux et des temps, ceux du passé, du présent et de l'avenir. L'espace intergalactique au cinéma est ainsi un paysage représenté et naturellement fort méditatif, propice à la poussée de leurs vaisseaux à de grandes spéculations voire à de vrais « trips » , à l'au-delà de tout", explique Bruno Dumont dans le dossier de presse.

L'Empire est la présuite de mon premier film, La Vie de Jésus Autre référence : La Vie de Jésus, premier long métrage de Bruno Dumont. "L'Empire est la présuite de mon premier film, La Vie de Jésus, présuite de la vie de son héros, Freddy. Son péplum", indique Bruno Dumont.

Les aficionados du cinéma de Bruno Dumont verront aussi des connexions avec sa série P'tit Quinquin puisque les deux enquêteurs du film participent à L'Empire pour quelques petites apparitions.

Ajoutez à cela un soupçon de Tomb Raider (pour la tenue d'Anamaria Vartolomei) et de Matrix (pour la chorégraphie de la comédienne). Enfin, au sujet de Fabrice Luchini, son costume est un écho direct à celui de Louis Jouvet dans Dom Juan.

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L'Empire de Bruno Dumont sort au cinéma ce mercredi 21 février 2024.

publié le 20 février, Brigitte Baronnet, Allociné

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