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A voir au cinéma : Laetitia Casta et Béatrice Dalle dans Le Bonheur Est Pour Demain, un drame carcéral inspiré d'une histoire vraie

Dans "Le Bonheur est pour demain" de Brigitte Sy, Laetitia Casta incarne un femme qui tombe amoureuse d'un braqueur. Cette histoire d'amour inspirée de faits réels est à voir en salles dès ce mercredi 31 janvier.

Neuf ans après L'Astragale, Brigitte Sy revient à la mise en scène avec un autre film sur le monde carcéral Le Bonheur Est Pour Demain porté par Laetitia Casta, Damien Bonnard et Béatrice Dalle.

Actrice et réalisatrice, Brigitte Sy a réalisé pendant une dizaine d'années des mises en scène en prison avec des femmes et hommes incarcérés. En 1997, elle réalise un spectacle vivant intitulé "Annette lève l'Encre" qui prend la forme d'un duplex télévisé entre la prison de la Santé et le Théâtre National de Chaillot. Ses trois longs métrages se déroulent tous dans l'univers carcéral.

Un monde que la mère de Louis Garrel connaît bien puisqu'elle a elle-même épousé un détenu. Une histoire dont Louis Garrel (le conjoint de Laetitia Casta) s'est d'ailleurs inspiré pour son film L'Innocent.

Le Bonheur Est Pour Demain suit Sophie (Casta), une mère de famille dont le quotidien lui semble désespérément plat. Jusqu'au jour où elle rencontre Claude (Bonnard). Il est drôle, séduisant, intelligent. Elle tombe immédiatement sous le charme. Mais Claude n'est pas un prince charmant. C'est un braqueur. Or, au cours d'une attaque de banque, un homme est tué. Claude est arrêté et condamné à une lourde peine de prison. Ce qui aurait dû être la fin devient alors le début d'une histoire folle, passionnelle et sans limites. Soutenue par Lucie (Dalle), la mère de Claude, Sophie ne renonce pas à son amour quelles qu'en soient les conséquences.

A l'instar de son film Les mains libres, qui s'inspirait de sa propre expérience, Le Bonheur est pour demain adapte des faits réels. Brigitte Sy s'inspire ici de l'histoire de Sylvie, une femme que la cinéaste a rencontré il y a quelques années mais également de plusieurs autres faits-divers.

La réalisatrice explique dans le dossier de presse : "Au regard de son histoire, beaucoup de choses ont été changées, certains détails ont été respectés, comme la période à laquelle cela se déroule, en 1994 ou le mode opératoire de l'évasion. Mais le récit combine plusieurs autres faits-divers et des situations complètement inventées pour le récit, comme l'histoire de l'enlèvement de l'enfant."

Inspiré d'histoires vraies   

Elle ajoute : "Dans cette histoire, il y a aussi ma propre vie : le film est traversé par ce que je connais de la prison et y ai moi-même vécu. Cette femme Sylvie, m'a un jour appelée ca elle était amie avec un homme que je connaissais de la prison de La Santé où j'avais travaillé. C'était au moment de la sortie de L'Astragale, en 2015. Je réfléchissais à un prochain sujet de film.

Sorties, news, interviews... Retrouvez toute l'actualité des films Indés Sylvie voulait écrire un livre sur sa propre histoire, et cette évasion spectaculaire à laquelle elle a participé. Je lui ai expliqué ne pas être éditeur mais que je serai contente de la connaître. Nous nous sommes vues. Sa très forte personnalité m'a séduite et son histoire m'a semblé avoir existé pour être racontée. Je donnais des rendez-vous à Sylvie très régulièrement."

Brigitte Sy revient ensuite sur les histoires d'amour en prison, un sujet présent dans tous ses films. "Il y a quelque chose de particulier avec les histoires d'amour vécues dans le contexte de la prison. Non seulement le temps est figé mais cette situation de frustration (l'un en prison, l'autre dehors) entretient l'amour. C'est à double tranchant. C'est horrible de vivre ainsi dans l'attente, le manque, l'espoir et en même temps, et paradoxalement, c'est la garantie que ça va durer toujours. Puisqu'il ne se passe rien qui vient entraver cette situation. Cela ne bougera pas. Platon écrit dans Le Banquet : « L'amour est désir, et le désir est manque »."

Des comédiennes proches de la réalisatrice

Et pour incarner l'héroïne de son film, Brigitte Sy a fait appel à sa belle-fille Laetitia Casta. Elle déclare :  "Pour Le bonheur est pour demain, j'ai voulu travailler avec Laetitia Casta, que je connais très bien dans la vie. Elle a été la première que j'ai contactée pour ce rôle, qu'elle a accepté immédiatement. (...) C'est formidable de travailler avec elle. C'est une actrice qui ne se regarde pas jouer. Elle se laisse surprendre et m'a impressionnée par ses propositions, toujours différentes."

Et si Béatrice Dalle et Brigitte Sy ont beaucoup en commun, c'est bien la première fois que les deux femmes travaillent ensemble. "Lorsque je préparais Les Mains libres, Philippe Garrel m'avait suggéré de proposer le rôle à Béatrice Dalle. Elle venait de se marier en prison avec un homme condamné, et je ne me voyais pas lui demander de jouer ce rôle inspiré de ma vie alors qu'elle était en train de le vivre de son côté.

Du coup, pour ce film, comme nous avons toutes  les deux tellement de choses en commun dans le rapport aux hommes incarcérés et à présent beaucoup de recul, je n'ai pas eu cette appréhension : elle était tellement proche de ce personnage, dans ses différents aspects. En un sens, Béatrice est devenue Lucie, et Lucie est Béatrice." indique la cinéaste.

Le plus mignon des acteurs

Mais le film marque également les premiers pas à l'écran du petit Azel, le fils de Laetitia Casta et de Louis Garrel. Le petit garçon tient - en toute logique - le rôle du fils de Sophie dans le long métrage. Une envie partagée par sa maman et sa grand-mère qui raconte : "Avec Laetitia nous rêvions de tourner avec Azel, qui avait 15 mois lors du tournage et que j'ai rajeuni par rapport à l'histoire. La première fois que je l'ai vu dans l'œilleton de la caméra, j'ai cru revoir Louis quand il jouait dans Les Baisers de secours (1989) de Philippe Garrel, et même si mon fils était plus grand, (5 ans) je l'ai reconnu."

Le Bonheur est pour demain est à découvrir dès ce mercredi 31 janvier au cinéma. 

publié le 31 janvier, Allociné

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