Au programme de votre soirée télé : un film d'animation qui serait aussi un film en prises de vue réelles ? La chose a déjà été faite. Mais rarement en France. Et encore plus rarement pour narrer l'histoire d'une femme en pleine dépression. Ce concept absurde, c'est celui de Tout le monde aime Jeanne, petit bijou à découvrir à 21h09 sur Canal+ ce 18 juillet.

Si on vous dit "grand mix entre cinéma d'animation et prises de vue réelles", vous penserez à des classiques type Qui veut la peau de Roger Rabbit ? ou Space Jam. Malin. Sauf que pour son tout premier long-métrage, la réalisatrice, scénariste et animatrice française Céline Devaux a eu une toute autre idée : suivre le quotidien dans le monde réel d'une jeune femme dépressive, dont les songes (très noirs) seraient des dessins animés...

Ce quotidien, c'est celui de Jeanne, dans le (plutôt mal) nommé Tout le monde aime Jeanne, à découvrir sur Canal+ ce 18 juillet à 21h09. L'héroïne, incarnée par l'inénarrable Blanche Gardin, est une ingénieure endettée et en plein deuil. De passage dans l'immeuble lisbonnais de sa défunte mère, elle va croiser sur son chemin un homme totalement asocial (Laurent Lafitte) avec qui elle partage une certaine... comment dire ? Santé mentale en totale chute libre.

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Sorte de comédie romantique ultra névrosée, piquante et singulière, traversée de fulgurances poétiques, ce petit bijou nommé au Festival de Cannes 2022 (pour la Caméra d'Or) mélange les genres cinématographiques. Et surtout, nous révèle quelque chose sur l'humoriste la plus trash de France...

Nuit Blanche garantie devant Tout le monde aime Jeanne

Car il y a une certitude que nous apprend Tout le monde aime Jeanne. A savoir ? Spoiler : Blanche Gardin est une grande actrice. Vraiment. Dans le film tragicomique de Céline Devaux, réalisatrice à suivre de très près, elle brille par sa justesse. Dans un registre un peu moins tranchant que ses stand up corrosifs, celle qui n'a pas son pareil pour défrayer la chronique et faire polémique fait ici preuve d'une profonde sensibilité, et mélancolie.

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Il faut dire que la cinéaste lui a offert un rôle sur mesure. Car il est tout de même impossible de ne pas voir Blanche à travers Jeanne, et inversement. Angoisses continues, névroses, autodérision acidulée, thématiques très intimes et tabous : tout cela se retrouve bien évidemment dans les nombreuses séquences animées très créatives censées nous plonger dans la tête de la jeune femme. Le contraste entre le caractère naïf de l'animation et la noirceur de ce qui nous est raconté fait merveille. Et rire. Beaucoup !

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Alors que sa carrière sur grand écran ne cesse de s'enrichir - on la retrouvera le 4 août à l'affiche de la prochaine comédie absurde de Quentin Dupieux - on ne boudera donc pas notre plaisir devant cette "nuit Blanche" proposée par Canal +. Car, bien trop ignoré lors de sa sortie en salles l'an dernier, c'est un petit bijou du cinéma français, qui offre en outre à l'actrice un binôme à l'humour tout aussi ravageur - Laurent Lafitte. Aucune raison de ne pas aimer Jeanne !