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5 acteurs géniaux qui volent la vedette le temps d'une scène

© Metropolitan FilmExport

Pas facile de s'imposer le temps d'une scène... Parce qu'ils sont drôles, par leurs abattages, par leurs charismes, ces talents ont pourtant volé la vedette le temps d'une séquence mémorable. La preuve par cinq.

Pas facile de s'imposer dans une scène. Surtout si on en a vraiment qu'une seule dans un film, et qu'elle ne fait, parfois, pas toujours avancer l'intrigue principale. Heureusement, cette petite liste, qui ne prétend d'ailleurs pas à être exhaustive, est là pour rappeler qu'il existe de petits miracles. Parce qu'ils sont drôles, par leurs abattages, par leurs charismes, ces talents ont volé la vedette le temps d'une scène mémorable dans les oeuvres où ils apparaissaient.

Christopher Walken dans "True Romance"

Christopher Walken, c'est une carrière riche de 140 rôles, depuis ses premiers pas à la télévision en 1953. Une carrière qui est aussi inévitablement en dents de scie avec certains choix artistiques malheureux ou que l'on jugera faciles, mais qui est quand même, pour le plus grand bonheur des cinéphiles, émaillée de nombreux grands films et quelques chefs-d'oeuvre.

Dans True Romance du regretté Tony Scott, il n'a qu'une seule scène. Certes, mais quelle scène ! En l'occurence celle où le boss mafieux sicilien Vincent Cocotti vient interroger en personne Denis Hopper, pour savoir où Clarence Worley (Christian Slater) et Alabama sont partis.

Walken est tellement génial dans la scène, dans son mélange de menace pas du tout voilée, de séduction et avec son récit sur l'art de la pantomime, qu'il vole la vedette dans celle-ci; ce qui du reste n'amoindri en rien la formidable composition de Hopper dedans. Bref, ce qu'on appelle tout simplement une scène culte ! You know who I am, Mr. Worley ? I'm the Anti-Christ. You got me in a vendetta kind of mood...

Ci-dessous, la séquence des "Siciliens et les maures"...

Gene Hackman dans "Frankenstein Junior"

Signé par un Mel Brooks en grande forme, conjointement avec Gene Wilder, Frankenstein Junior est un délirant hommage aux films de James Whale. Et c'est peu dire que Gene Hackman, qui avait triomphé trois ans plus tôt dans French Connection et sortait de sa brillante composition dans le drame L'épouvantail - son rôle préféré d'ailleurs - n'avait pas tout à fait le profil de l'acteur comique.

Sous les traits d'un ermite aveugle, il s'y révèle pourtant génial dans une séquence de 4 min, qui va bien au-delà du simple caméo. Ami de Gene Wilder, Hackman refusa d'être crédité au générique. Désireux de s'essayer à la comédie, il fit aussi cela comme une faveur à Wilder.

La séquence, ci-dessous..

Donald Sutherland dans "JFK"

A sa sortie en 1991, JFK d'Oliver Stone suscita une vive polémique. On a beaucoup reproché au cinéaste d'avoir intentionnellement rajouté des faits, et malmené les faits historiques. Il faut dire que la thèse défendue par lui et d'autres théoriciens du complot est pour le moins provoquante : JFK a en fait été victime d'un coup d'état, dans lequel le Vice-président, Lyndon B. Johnson, aurait trempé, dans le but avoué d'avoir les mains libres pour déclencher la guerre du Viêtnam.

Au-delà des vives polémiques entourant le film, que nous avions évoquées ici, JFK est un chef-d'oeuvre de film conspirationniste. Et on a jamais fait mieux depuis. Dans la sacrée brochette de comédiens portant le film figure Donald Sutherland, qui incarne Monsieur X, un informateur fournissant de précieux tuyaux au procureur Jim Garrison (Kevin Costner).

Le temps d'une seule scène de 4 min, il dévoile les rouages de l'implacable machination montée contre JFK, et les liens impliquants les agences gouvernementales. Personnage inspiré du vrai informateur du nom de L. Fletcher Prouty, qui fut le chef des opérations spéciales pour les chefs d'état-major interarmées sous le président John F. Kennedy, Sutherland délivre ici un exposé ultra dense des faits glaçants, souligné par un brillant accompagnement musical de John Williams qui donne le frisson.

Bill Murray dans "Bienvenue à Zombieland"

Très sympathique comédie horrifique qu'il n'est d'ailleurs pas interdit de préférer à sa suite sortie en 2019, Bienvenue à Zombieland mettait Woody Harrelson (alias Tallahassee), Jesse Eisenberg (Columbus) et Emma Stone (Wichita) en mode survie dans un monde infesté de zombies.

L'apparition de Bill Murray dans le film est absolument géniale. Se faisant passer pour un zombie pour gentiment effrayer Columbus, il finit exécuté à bout portant par celui-ci d'un coup de fusil à pompe. Les scénaristes Rhett Reese et Paul Wernick avait déclaré que ce rôle avait initialement été écrit pour Patrick Swayze (qui était tombé malade à l'époque), puis proposé à une douzaine d'autres acteurs célèbres dont Jean-Claude Van Damme ou Dustin Hoffman (entrainant à chaque fois une réécriture des séquences en question), avant que Bill Murray ne finisse par en hériter.

Grâce soit rendue à Bill Murray qui fait du Bill Murray dans la séquence, exprimant ses regrets d'avoir prêté sa voix au chat Garfield en 2004, avant d'expirer dans un râle d'agonie.

Christopher Walken dans "Pulp Fiction"

Encore Christopher Walken ??? Et oui. Nous avions parlé de cinq acteurs géniaux, pas forcément cinq acteurs tous différents. Et comment faire l'impasse sur cette scène ?

C'est à nouveau sous la houlette de Tarantino -cette fois-ci réalisateur- que l'acteur incarne un rôle culte dans Pulp Fiction. En l'occurence celui du capitaine Koons, qui transmet à un tout jeune Butch la montre en or de son père, mort dans un camp de prisonniers au Viêtnam.

Le temps d'une scène d'à peine plus de 4 min, et un génial monologue, Walken se révèle encore une fois brillant, dans son récit sur la manière dont il a réussi à garder au chaud cette fameuse montre à gousset.

Petite anecdote d'ailleurs à propos de cette scène culte : Walken déclara qu'il consommait de la sauce piquante entre les prises de cette scène pour éviter d'avoir la bouche sèche à force de parler !

publié le 30 novembre, Olivier Pallaruelo, Allociné

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