Actus cinéma

30 ans après, Jodie Foster et Anthony Hopkins racontent le Silence des agneaux

En 1991, "Le Silence des agneaux" se dévoile au monde. Sur un scénario de Ted Tally et une mise en scène signée Jonathan Demme, Jodie Foster et Anthony Hopkins offrent aux spectateurs 118 minutes de suspens, aussi saisissantes qu'effrayantes. À l'aube du trentième anniversaire de ce long-métrage aux cinq Oscars, Variety a réuni les acteurs le temps d'une conversation virtuelle, mardi 19 janvier 2021.

Il y a une trentaine d'années, Anthony Hopkins découvre pour la première fois le scénario du "Silence des agneaux". "J'étais à Londres en 1989, en train de jouer une pièce intitulée' M. Butterfly", se souvient l'acteur. Avec l'idée que c'est une histoire pour enfants, l'acteur plonge dans les prémices d'un long-métrage qui se révèle être bien plus effrayant que ce qu'il a pu imaginer. À travers son oeuvre, Jonathan Demme n'entend pas effrayer les spectateurs avec des artifices à l'image des films d'horreurs sanglants. Le réalisateur préfère confronter son public aux peurs les plus profondes que l'être humain possède. Fasciné par ce récit, Anthony Hopkins téléphone à son agent pour s'assurer que c'est une vraie offre car c'est "le meilleur scénario qu'il n'a jamais lu".

"C'était comme si nous avions presque trop peur pour nous parler après ça"

L'acteur se retire et laisse place au personnage du psychopathe, cannibale, Hannibal Lecter. Face à lui, Jodie Foster s'imprègne du rôle de Clarice Starling, une jeune agent du FBI à la poursuite du tueur Buffalo Bill. Les acteurs se découvrent pour la première fois lors de la lecture du scénario, peu avant le tournage. Trente ans plus tard, Jodie Foster se souvient : "Nous n'avons pas trop parlé avant la lecture réelle. Et lorsque vous vous êtes lancé dans Hannibal Lecter, j'ai senti un frisson envahir la pièce. D'une certaine manière, c'était comme si nous avions presque trop peur pour nous parler après ça." De son côté Anthony Hopkins raconte : "Je ne pouvais pas croire à ma chance et j'avais peur de vous parler. Je me suis dit : 'Elle vient de gagner un Oscar'."

Pour prendre pleine possession de son rôle, l'acteur demande un costume de prison ajusté et non un uniforme orange. Quant à la voix bien particulière qu'il a dans le long-métrage, elle est "venue à la première lecture". "Je me souviens de cette voix spécifique que vous aviez, la teinte métallique de votre voix", raconte la comédienne. Le ton joue en effet un rôle primordial dans la mise en scène. Comme son partenaire, Jodie Foster a proposé une élocution bien différente de celle que l'on entend habituellement : "Pour moi, avec Clarice, il s'agissait aussi de sa voix, principalement parce qu'elle était quelqu'un qui avait été marqué par le saignement des agneaux, le son et le fait qu'elle ne pouvait rien faire pour les aider." "C'est une aventure qui change la vie", a conclu l'interprète de Clarice.

publié le 20 janvier, Mégane Bellée, Jellyfish France

Liens commerciaux